Les scorpions suisses
Des scorpions en Suisse ? Oui oui vous ne rêvez pas !
La Suisse posséderait jusqu’à 6 espèces de scorpions. Le conditionnel est utilisé car beaucoup d’entre elles n’ont plus été signalées depuis de nombreuses années.
Toutes ces espèces appartiennent au genre Euscorpius, ou « vrais scorpions ».
À noter qu’une étude parue en 2019 placerait au rang de genre deux sous-genres d’Euscorpius, à savoir Alpiscorpius et Tetratrichobothrius (Kovařík et al. 2019). Dès lors, la Suisse posséderait 3 et non plus un seul genre de scorpions.
La détermination des espèces se base sur la couleur et la taille à l’âge adulte,mais avant tout sur la disposition et le nombre des trichobothries de la face ventrale des pinces. Les trichobothries sont des soies, ou poils, permettant notamment aux scorpions de ressentir les vibrations. La détermination des espèces est donc grandement facilitée par l’utilisation d’une loupe et/ou de matériel pour la macrophotographie.
Les 6 espèces de scorpions potentiellement présentes en Suisse sont :
- Alpiscorpius (Euscorpius) alpha (Caporiacco, 1950)
- Alpiscorpius (Euscorpius) beta(Caporiacco, 1950)
- Euscorpius carpathicus (Linnaeus, 1767)
- Tetratrichobothrius (Euscorpius) flavicaudis (De Geer, 1778)
- Alpiscorpius (Euscorpius) germanus ( Koch, 1837)
- Euscorpius italicus (Herbst, 1800)
Qu’en est-il de leur venin ? Le venin des scorpions suisses n’est pas très virulent. Les personnes piquées par ces animaux comparent ces piqûres à celles des guêpes. Il n’y a donc pas lieu de vous inquiétez si vous avez été piqué par un scorpion, le mieux étant de toujours conserver son calme après une envenimation. Des allergies peuvent avoir lieu, cependant comme dans toutes réactions allergiques, il faut être mis en contact une deuxième fois avec l’allergène. Ceci impliquerait donc que vous n’en seriez pas à votre première piqûre.
Des scorpions qui fluorescent ? Mythe ou réalité ?
Réalité !!
Sous certaines longueurs d’ondes du spectre lumineux, les scorpions sont capables d’émettre une fluorescence grâce à des molécules spécifiques contenues dans leur exosquelettes. Jusqu’à 2020, 2 molécules fluorescentes étaient connues, mais des chercheurs japonais ont découverts une troisième molécule impliquée dans ce processus. Cette dernière aurait probablement une utilité pour combattre les parasites.
Bibliographie :
Yoshimoto Y, Tanaka M, Miyashita M, Abdel-Wahab M, Megaly AMA, Nakagawa Y, Miyagawa H. (2020) A Fluorescent Compound from the Exuviae of the Scorpion, Liocheles australasiae. J Nat Prod. 28;83(2):542-546